Définition

Source: permaculture romande

Définitions de la permaculture selon l’association « Permaculture Romande »

Mollison : Dans l’ouvrage de base en langue française « Permaculture 1 » (paru en anglais pour la première fois en 1978), les auteurs définissent ainsi le terme : « Permaculture est un mot que nous avons forgé pour désigner un système évolutif intégré, d’auto-perpétuation d’espèces végétales et animales utiles à l’homme » (Mollison et Holmgren, 1986).

Holmgren : Toutefois, l’évolution de ce mouvement depuis les années 80 jusqu’à nos jours a permis d’intégrer d’autres aspects, en plus du côté agricole, des sociétés humaines. Ainsi, dans un article plus récent, David Holmgren ajoute que : «Une définition plus actuelle de la permaculture qui reflète l’élargissement de son champ d’action implicite dans Permaculture 1, est « la conception consciente de paysages qui miment les modèles et les relations observés dans la nature, visant à obtenir une production abondante de nourritures, de fibres textiles et d’énergies pour satisfaire les besoins locaux ». Les gens, leurs habitats, ainsi que la façon dont ils s’organisent, sont au centre de la permaculture, ainsi la vision permaculturelle de l’agriculture permanente ou durable s’est peu à peu élargie en culture de la permanence ou de la durabilité » (Holmgren, 2002)

Dictionnaire : La permaculture a fait son apparition dans le dictionnaire Le Petit Robert en 2010 sous cette forme : « Mode d’aménagement écologique du territoire, visant à concevoir des systèmes stables et autosuffisants et à produire de la nourriture en renforçant les écosystèmes ».

La permaculture est donc avant tout :

  • Une méthode de conception et d’aménagement qui se traduit en premier lieu par des « principes éthiques de design ou de conceptions »
  • un mode d’aménagement écologique du territoire visant à créer des systèmes humains durables à l’image des écosystèmes naturels comme la forêt.
  • Des principes écologiques divers selon les personnes :
    • Principes de Holmgren : les 12 principes
      • Observer et interagir
      • Collecter et stocker l’énergie
      • Obtenir une production
      • Appliquer l’auto-régulation et accepter les rétroactions
      • Utiliser et valoriser les services et ressources renouvelables
      • Ne pas produire de déchets
      • Partir des structures d’ensemble pour arriver aux détails
      • Intégrer plutôt que séparer
      • Utiliser des solutions à petite échelle et avec patience
      • Utiliser et valoriser la diversité
      • Utiliser les interfaces et valoriser les éléments de bordure
      • Utiliser le changement et y réagir de manière créative

Cette méthode est basée sur deux fondements :

  • des principes scientifiques : la permaculture est une science de l’environnement et de l’humain, on retrouve donc des apports de connaissances de la botanique, l’écologie, la pédologie, l’architecture, l’ethnologie ou l’économie. Ce sont des principes qui évoluent et qui sont régulièrement testé sur les différents terrains à travers le monde pour faire avancer la compréhension et la mise-en-place de la permaculture.
  • des principes éthiques : les valeurs au centre de la permaculture sont simples et généralistes, mais fondamentales. Le moteur d’un projet en permaculture doit toujours être la cohésion avec ces valeurs.
    • Prendre soin de la vie
    • Prendre soin de l’être humain
    • Etre conscient de ses limites et partager équitablement les ressources

La permaculture se concrétise ensuite:

  • par des stratégies et des techniques variées selon les terrains et les envies des porteurs de projets : à l’échelle du pays ou d’une vallée comme à l’échelle du balcon ou de la ferme.
  • par un mouvement de permaculture qui englobe une grande diversité d’acteurs dans des domaines différents.

Les sept domaines principaux d’applications et des exemples (selon Holmgren) :

  • Gestion de la nature et des terres
    • Jardin-forêt, Gestion holistique des pâturages, Jardin bio-intensif, Keyline design, Plantes sauvages, Agro-foresterie, Banque vivante de graines Préservation des biotopes et des espèces locales.
  • Environnement habité
    • Bioconstruction, Solaire passif – Bioclimatique, Gestion de l’eau et des déchets (compostage, phytoépuration)
  • Outils et technologies :
    • Recyclage créatif et réparations, micro-hydraulique, outils manuels et artisanats, mobilité douce, énergies renouvelables, technologies durables,
  • Education et culture :
    • Ecole nature, formation participative, jardins partagés, d’insertion, land-art
  • Santé et bien-être :
    • Plantes médicinales, médecine douce et prévention, alimentation, permaculture humaine
  • Finances et Economie :
    • Monnaies locales, SEL, financement participatif, échange, ACP, WWOOF.
  • Communauté et Patrimoine :
    • Villes en transition et Eco-village, culture du »co-« , sociocratie